lundi 21 janvier 2013

Université d'Angers, ça sent le conflit !

Article paru dans Angers Mag suite à la conférence de presse du président de la fac. Nous reviendrons dans les prochaines AG sur les raisons qui poussent l'intersyndicale à repousser le "plan de sauvetage" proposé.

Université d'Angers, ça sent le conflit !

Rédigé par Yves BOITEAU - Le Vendredi 18 Janvier 2013 à 23:00

Le président de l'université d'Angers vient de présenter un plan B au Ministère de l'enseignement supérieur pour permettre un retour à l'équilibre budgétaire en 2015. Il prévoit le gel de 15 recrutements de titulaires en contrepartie d'un soutien financier complémentaire. A Paris, les échos seraient "positifs". Mais à Angers, les syndicats d'étudiants ne suivent plus. 

 


Jean-Pal Saint-André lors de la présentation de ses propositions d'économie à la presse, vendredi après-midi
Jean-Pal Saint-André lors de la présentation de ses propositions d'économie à la presse, vendredi après-midi
Petit retour en arrière. Dans l'incapacité de voter son budget prévisionnel pour 2012-2013, en dépit de l'application d'un premier plan d'économie l'an passé, le Conseil d'administration de l'université d'Angers s'était mis d'accord pour soumettre au ministère une demande exceptionnelle d'aide. Celle-ci portait sur une dotation supplémentaire permettant la création de 45 postes par an pendant trois ans, et sur une demande d'aide exceptionnelle de 500 000€ pour des travaux urgents à la Faculté des lettres.

Mais malgré la réussite du rassemblement de soutien organisé le matin même, Jean-Paul Saint-André est rentré totalement bredouille, mardi soir, de sa réunion au ministère de l'enseignement supérieur à Paris. "Notre proposition n'a pas été considérée comme recevable. Nous pensions qu'il restait un contingent de postes disponibles mais tout a été attribué" rapporte le président de l'Université. Autour de lui, les calculettes se sont donc remises en chauffe, pour dessiner un nouveau plan.

Présenté vendredi-midi à la presse, ce plan prévoit "une accentuation" des mesures d'économies déjà engagées au sein de l'établissement, à hauteur de 366 000€ par rapport au premier projet. Dont 200 000€ prélevés sur la masse salariale. Concrètement, l'université propose de geler 14 postes d'enseignants chercheurs et 1 poste administratif, et de les substituer par des CDD et des vacataires pour assurer la continuité de l'enseignement.

En retour de ce nouvel effort, Jean-Paul Saint-André sollicite de l'Etat une dotation complémentaire de 350 000€ pour permettre le retour à l'équilibre budgétaire en 2015, et une aide exceptionnelle de 500 000€ pour mener à bien les travaux les plus urgents sur les bâtiments de la Fac des lettres où 457m2 de locaux dont plusieurs amphis sont fermés pour cause de fuite et d'infiltrations...

Pour autant, et si la proposition était acceptée en l'état, l'université terminerait l'année avec un déficit de 1 à 1,5 millions d'euros. "Notre résultat devrait rester négatif sur les quatre prochaines années, mais nous pourrions relever, dans le même temps, notre fond de roulement" a précisé Olivier Tacheau, le directeur des services.

Un renoncement, selon les syndicats étudiants

Yoan Carré (Sud-Etudiants), au premier plan, et les représentants de l'Unef et de la Fé2A, estiment que le président de l'université d'Angers a cédé face à la fermeté du ministère.
Yoan Carré (Sud-Etudiants), au premier plan, et les représentants de l'Unef et de la Fé2A, estiment que le président de l'université d'Angers a cédé face à la fermeté du ministère.
Appelé par le ministère de l'enseignement supérieur en pleine conférence de presse, Jean-Paul Saint-André a parlé d'"échos positifs". Reste à faire passer la pilule aux syndicats étudiants et enseignants, et au personnel. Pour les premiers, les affaires sont plutôt mal engagées. Présents lors de la rencontre, les représentants de trois organisations - Unef, Sud Etudiants et Fé2A - ont dénoncé un "cache-misère" et un renoncement.

"Déjà, le principe de faire des économies sur du personnel pour avoir de l'argent en contrepartie, ça parait surprenant. Au mieux, ce sera un statu-quo. Au pire, une nouvelle dégradation des conditions de fonctionnement" pointe Sandrine Poupet pour l'Unef. "Jean-Paul Saint-André parle d'une réponse qui rassurerait étudiants et personnels. Nous, elle nous fout les boules ! Car elle signifie austérité, rigueur et précarité" enfonce Yoan Carré de Sud-Etudiants.

Surtout, les syndicats ont le sentiment que le président de l'université a "reculé" et "cédé" face à la fermeté du ministère. "La manifestation de mardi avait marché. Il fallait rester dans un rapport de force" analyse Valentin Brouillard-Dusong. Un rapport de force que les syndicats étudiants entendent poursuivre.

Ils appellent à des assemblées générales mercredi midi à Saint-Serge et jeudi à Belle-Beille, pour décider d'actions à engager.

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